Les origines du flamenco se perdent dans l'histoire et le temps. Il est né de l'influence et du métissage d'éléments issus des différentes cultures qui coexistaient alors en Espagne. Les coutumes andalouses ont été influencées par les différentes cultures des juifs, des musulmans, des Africains, des Caribéens et, surtout, des gitans, qui ont traversé ces terres et apporté leurs éléments culturels, générant ainsi cette riche expression que l'on retrouve dans le flamenco.
Gitans dansant le flamenco au Sacromonte à Grenade.
C'est ainsi qu'aujourd'hui, dans le flamenco, on trouve des sons qui résultent du mélange de chants grégoriens, de rythmes arabes et africains, de chants caractéristiques des synagogues juives, qui ont été intégrés aux sons des différentes régions d'Andalousie. De même, les mouvements des danseurs de flamenco sont le résultat de l'influence des danses indiennes, africaines et espagnoles.
Il existe de nombreuses théories sur le terme même de flamenco, bien qu'aucune d'entre elles n'ait été prouvée. La plus répandue pourrait être celle expliquée par Blas Infante dans son livre"Orígenes de lo flamenco", où il affirme que le mot vient de l'expression arabe "Fellah-mangu", qui signifie littéralement "paysan errant".
Dans le flamenco, il existe différents styles de chant connus sous le nom de "palos" et, bien qu'ils puissent être quelque peu complexes, ils présentent des caractéristiques bien définies que nous allons expliquer ci-dessous. Outre la touche personnelle et l'improvisation que chaque artiste apporte aux "palos", on peut dire qu'il existe plus de cinquante styles différents. Ils se distinguent par leurs vers, leur mesure et leurs mélodies. Nous allons détailler les palos les plus importants.
Le fandango est le premier palo du flamenco, car il était le plus connu au XVIIe siècle, bien qu'il ait évolué avec l'incorporation de la danse et des instruments de musique. Avec une mesure ternaire et cinq vers, il a évolué vers d'autres "palos" (styles) lorsque la mesure a été supprimée, comme les granaínas, les malagueñas ou les cantes de Levante. Parmi ce groupe, on trouve les tarantas, les mineras, les cartageneras ou les levanticas, généralement liées au commerce minier. D'autres types de fandangos, les abandolaos et les fandangos del Albaicín, ceux-là, avec un accompagnement rythmique, sont généralement utilisés pour clore les malagueñas.
La soleá ou soleares n'est pas l'un des palos les plus anciens du flamenco, mais c'est l'un des palos qui a le mieux conservé les qualités de l'arte jondo et ses valeurs, à travers sa mélodie, sa tonalité et son mètre, qui combine un 3/4 et un 6/8. Avec trois ou quatre vers, les paroles de ce palo sont pleines de sentiment, d'émotion et, dans de nombreux cas, de tragédie. C'est pourquoi il s'agit de l'un des palos les plus profonds et les plus solennels. Ils naissent entre les provinces de Cadix et de Séville, et géographiquement, plusieurs styles se développent, comme Utrera, Alcalá, Lebrija ou Jerez.
Il n'y a pas de meilleur palo pour représenter la fête ou la juerga que les bulerías. C'est le palo festif par excellence. Ce style transmet le tumulte, l'agitation et l'effervescence. Il est typique de voir les artistes former un cercle ou un demi-cercle et sortir pour danser un par un. La mesure est, comme dans la soleá, de 3/4 et 6/8, mais avec un tempo plus élevé et des accents différents. S'il s'agit de bulerías por soleás ou de soleá por bulería, le rythme est plus lent. On trouve également des styles dans les bulerias, Jerez étant à nouveau l'épicentre de ce palo, avec Utrera, bien que sous une forme plus lente. En Estrémadure, on trouve les jaleos, et la célèbre alboreá des gitans a également une signature temporelle à trois-quatre temps.
L'alegrías, comme son nom l'indique, est un palo vif et sensuel, très représentatif de la région de Cadix. Il fait partie des cantes de baile (chansons de danse), du genre cantiñas. En ce qui concerne les styles, on trouve la romera, le mirabrás, les caracoles ou la rosa.
L'un des palos flamenco les plus fondamentaux est le tangos. Caractéristique de Grenade et avec un mètre binaire, c'est un autre palo de fiesta et, probablement, la danse la plus ancienne et l'un des palos les plus essentiels parmi les artistes flamenco. Lorsque les tangos gitans deviennent plus lents, on parle de tientos, bien qu'il y ait aussi les marianas ou la zambra. Les tanguillos et le zapateado sont beaucoup plus vifs.
La seguiriya ou seguirilla est un autre des palos les plus dramatiques, les plus chargés d'émotion et les plus anciens. Ses paroles parlent de tragédie, de douleur et de mort. Sa danse, pleine de sentiments, n'a pas besoin d'ornementation, c'est l'une des plus solennelles. Comme d'habitude, il existe des styles qui dépendent de la zone géographique, tels que la serrana, la livianaou les cabales.
De nombreux "palos" sont apparus autour des travaux ou des métiers, les plus importants étant ceux qui sont libres, sans accompagnement musical. À partir du tonás, on trouve les trillas, les martinetes, les temporeras, la saeta et la carcelera.
Enfin, nous parlerons des cantes de ida y vuelta, qui résultent du mélange du flamenco traditionnel avec la musique des Caraïbes. Dans ce groupe, on trouve la guajira, la colombiana, les rumbas, la habanera, les milongas ou la vidalita.
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